Charlie O. + RIEN VIRGULE + SLEAZE ART + AU NORD / JOURNÉES BLANCHES

Tarif plein: 15€
R1: 12€
R2: 8€
Le Temps Machine (le club + la grande salle)

Charlie O. (voir mercredi 18 mars)


 

 

RIEN VIRGULE


Bordeaux 

Mots clés : Potagers Natures / transe contemporaine / impro-expe-rock-trad-electronic

Rien Virgule est une sorte de légende. Le lendemain de leur concert au Rexy en septembre dernier, nous avons croisé au moins une dizaine de personnes (et pas des moindres), qui étaient encore sous le choc, certains allant même jusqu’à dire qu’ils venaient de voir le concert le plus incroyable de leur vie, d’autres nous implorant, encore tremblant, de les programmer au Temps Machine. Impossible d’en savoir plus sur la musique de Rien Virgule, on a juste compris qu’il était question d’une transe totale emmenée par une batterie, des synthés et du chant : nous n’en saurons pas plus. Pas plus sinon que le groupe vient de Bordeaux et de Dordogne et que les titres qu'on a écoutés sont bien différents de l’album qu’ils sont en train d’enregistrer. Ils se présentent d’ailleurs avec ces mots : « Portant un même regard sur toutes les musiques qui nous animent - savantes et populaires, musiques électroniques, musiques contemporaines écrites et improvisées, musiques de transe, rock, traditionnelles, expérimentales - et à l’image de notre temps marqué entre autre par l’internet et l’accès infini aux références qu’il propose, la musique de Rien Virgule est une proposition radicale, viscérale et envoûtante autour de textes originaux de Anne Careil. Au fil du set se présentent des compositions et des plages d’improvisation. Fonctions rythmiques, mélodiques et bruitistes s’interpénètrent et s’échangent; électronique et acoustique se confondent tant par la malléabilité de l’instrumentarium que par le traitement qui lui est réservé. »

Pour les fans de Matana Roberts, Meredith Monk, Chausse Trappe, le Cercle des Mallissimalistes, Annette Peacock etc.
http://rienvirgule.jimdo.com


SLEAZE ART


Paris
Eryck Abecassis / Frederick Galiay / JB Hanak / Kasper T. Toeplitz

Mots clés : 4 Basses mutantes / Quadriphonie / Immersion

Photo Sleaze Art

Le travail du compositeur Kasper T. Toeplitz commence dans les années 80 et investit les champs « institutionnels » de la musique contemporaine (GRM, IRCAM, Radio France) autant que les marges des musiques expérimentales, inclassables, noise et électroniques. Opéras, pièces pour la danse (Olivia Grandville, Emmanuelle Huynh...) ou le théâtre, dispositifs « mixtes », Toeplitz intégrera au début des années 2000 l’ordinateur à son travail, via le langage de programmation MAX, qu’il finira par hybrider à sa basse  – son premier instrument.
Parmi tous ses projets, Sleaze Art (un orchestre de guitare réactivé après une longue pause) est peut-être le plus représentatif de son travail – et du côté punk futuriste de l’imagerie qu’il offre à voir. Rebaptisé Sleaze Art (Bass Unit) et réunissant aujourd’hui un groupe de quatre bassistes, en quadriphonie, il nous parle ainsi de ce projet comme « un grondement sourd constant, des explosions de tremblement de terre, de lents mouvements de plaques tectoniques ». Une plongée totale dans le son donc, bien loin d’un concert de « noise » classique, mais comme un moment unique d’immersion dans des strates sub-harmoniques et ultra physiques, aidé en cela par la quadriphonie et un appareillage high-tech de traitement (ordinateur, effets, synthés modulaires) des basses mutantes d’Eryck Abecassis, Frederick Galiay et JB Hanak (de dDash et dDamage), expérimentateurs chevronnés dont l’association, rien que sur le papier, évoque déjà une idée de puissance sonore et de richesse de « matière » ultimes.
Pour les fans de basse, de drone, de sub, de noise...
www.sleazeart.com

Discographie :
Sleaze Art – 10' (Hee Haw, 1995)
Tetsuo Furudate & Kasper T. Toeplitz - Neon Green ‎(Les Disques Du Soleil Et De L'Acier, 1998)
Fissure ‎(Sonoris, 1998)
Kasper T Toeplitz, Zbigniew Karkowski - Le Dépeupleur ‎(r.o.s.a._03, 2000)
Éliane Radigue, Kasper T. Toeplitz - Elemental II ‎(r.o.s.a._01, 2005)
Inoculate? (Alamuse, 2011)
Kasper T. Toeplitz & Z'EV - Fleur De Peau ‎(Agxivatein, 2011)
Åkerlund / Toeplitz - INERT/E(r.o.s.a_08, 2013)
Kasper T. Toeplitz & Julien Ottavi - Blast Of Silence ‎(Bocian Records, 2014)    


AU NORD / JOURNEES BLANCHES


Tours
Brice Kartmann & Damien Monnier

Mots clés : Quadriphonie / Vidéo / Super 8 / Guitare / Synthé / Diapos / Ciné concert

Photo Au Nord - Journées Blanches

Création commune de Brice Kartmann (aux sons) et de Damien Monnier (aux images), Au nord / Journées blanches est l’accomplissement d’un travail commun, et en permanence croisé, commencé il y a deux ans sur un jeu de questions - réponses entre une guitare et des films tournés en Super 8. Un début de travail qui s’est vite imposé à eux comme un possible ciné-concert, jusqu’au dispositif « en construction » que j’ai pu voir l’année dernière au Rexy, dispositif qui dépassait déjà largement la simple idée de ciné-concert... Au centre de la salle, Brice est à la guitare, à la basse et/ou au synthétiseur, et travaille la spatialisation du son en direct à l’aide d’un logiciel dédié (sous MAX/MSP) qui diffuse le son sur quatre enceintes à chaque coin de la salle. Damien, de son côté, travaille en direct ses films Super 8 numérisés (qu’il a tournés dans ce jeu initial de questions-réponses) qu’il mélange avec une vraie projection Super 8 et des diapositives. Ainsi le spectacle commence avec ce dispositif, qui d’entrée provoque le spectateur : le son vient de partout, tourne, on regarde le musicien, le vidéaste, les écrans, on est en réelle immersion. Une immersion agréable de presque vide, de cette sensation étrange de vivre effectivement une « journée blanche », qu’on ressent vite comme la version diurne d’une nuit blanche, mais une journée « nuit » blanche en périphérie de ville déserte, quand tout devient noir et blanc, quand tout se ralentit... sans connaître l’intention des artistes, je me suis laissé emmener dans un univers Fluxus fait de musiques aux résonances post-rock (celui qu’on entend sur des disques de David Grubbs ou d’autres sortis chez Table Of The Elements par exemple) et d’images dont le grain et le sujet font émerger des ressentis 70’s, quand l’ennui d’un quotidien banal aux paysages quelconques glisserait vers un danger insaisissable auquel les personnages, le plus souvent muets, semblent se préparer (et dont le dénouement – arrivera-t-il ? - pourrait aussi bien être raconté par Jacques Tati, Jean-Luc Godard ou Paul Morrisey et Andy Warhol). Une pièce à mi-chemin entre l’installation plastique, le dispositif théâtral, le cinéma et le concert de (post) rock. Une proposition vraiment pleine de promesses, aussi ambitieuse que poétique.

Pour les fans de dispositifs ambitieux de ciné-concert