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Les mots de... Daphné Jacquet, clarinettiste et fondatrice du groupe Madeleine Quintet

Nous avons posé quelques questions à Daphné Jacquet, clarinettiste à l’origine du projet Madeleine Quintet, à l'occasion de son concert vendredi 23 février 2024 au Petit faucheux.

 

Tout d'abord, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Daphné Jacquet, j’ai 21 ans, j’écris, compose et joue de la musique. J’ai commencé la musique en jouant de la clarinette au conservatoire de Laval, j’étais très tôt dans la classe de jazz. J’ai suivi un double cursus jazz et classique pendant mon enfance. Une fois mon cursus classique terminé je suis allée à Jazz à Tours pour mes études. Me voilà maintenant au conservatoire régional de Paris pour continuer mon apprentissage et découvrir un autre environnement.

Je joue dans des groupes aux styles et influences divers comme le Cluster Ensemble (Chanson française), Swamp City Six (New Orleans), BahVoila (jazz / musique de chambre) ou Voronoï (electro jazz).

Peux-tu nous dire qui est Madeleine ?

Madeleine Carnage c’est mon nom de scène. Madeleine est mon deuxième prénom et je trouve qu’il évoque le souvenir, c’est un prénom avec une sonorité ronde que trouve réconfortante. Carnage c’est l’inverse. C’est très dur et froid. Je trouvais que ça collait bien à mon travail. Je dis que je fais des comptines cassées : des airs faciles à retenir et assez répétitifs, comme une chanson dont on se souviendrai. Mais cet air est cassé, il y a toujours une sorte de mélancolie ou un élément qui contredit cette douceur. Parfois ça explose carrément.

Comment as-tu imaginé la composition des comptines de ton quintet ?

Je pars des comptines que je fais toute seule, je fais de la musique assistée par ordinateur. Cela donne des petites comptines qui trainent et qui souvent se perdent. Et des fois elles me reviennent et je les reprends en pensant à la formation qui travaille avec moi. Je joue cette musique avec 4 chouettes musicien·nes, qui font respectivement de la batterie, de la guitare, de la contrebasse et du chant. Un des travail d’arrangement que j’aime bien faire c’est de questionner la place de la voix, qui est toujours lead dans mes chansons solo, mais qui n’est pas forcement au centre quand j’arrange pour le Madeleine Quintet. Je trouvais intéressant que la clarinette soit souvent le premier plan et donc joue ce qui était initialement une mélodie avec un texte. Les mots perdent leur sens, et deviennent une matière sonore qui dirige le spectateur vers autre chose que le sens des mots. Mais j’aime bien aussi qu’on entende les textes chantés, comme une apparition. Cela dépend.  Entre ces comptines, il y a des morceaux que j’écris en pensant au quintet directement. C’est des formes assez courtes, qui sont soit très écrites soit très free.

Quelles influences peut-on y retrouver ?

J’aime bien Brigitte Fontaine, particulièrement l’album Comme à la radio paru en 1970 sur le label Saravah ou Brigitte Fontaine est … paru en 1968 sur le même label.

J’aime aussi Chico Hamilton avec l’album Chico Hamilton Quintet featuring Buddy Collette sorti en 1956 sur Pacific Records.

J’adore Jimmy Giuffre avec l’album Fusion en 1961 sur Verve Records (il a été réédité avec un autre album et est sorti sur ECM plus tard).

Et j’aime bien l’album West de Vincent Courtois sorti en 2015 chez ECM.