"On the air" NEP


Petit faucheux

Exposition NEP


Du 1er septembre au 30 octobre 2020

Cette exposition est visible dans le hall d'accueil du Petit faucheux du mercredi au jeudi de 14h à 19h et les jours de concerts à partir de 14h.

En 2006, au Musée National d’Art Moderne de Paris, Pierre Huygue présente Celebration Park et suspend deux immenses portes blanches sur des rails à travers les couloirs du site. Elles tournent sur elles-mêmes, se déplacent en parallèle… et traversent les longues salles d’exposition.
En 1993, Reinhard Mucha encadre dans une grande boite vitrée l’une des portes de l’atelier de Gerhard Richter à Düsserldorf, atelier détruit en 1987.

En 2018, NEP installe dans son atelier les deux lourdes portes cochères d’une maison de maître détruite la même année et sur laquelle il avait peint deux ans plus tôt à la demande de son occupant.

Mise en scène de soi, de la création et de l’exposition elle-même pour le premier ; attachement à un univers culturel et à l’héritage pour le deuxième, « On the air »… seuil fantomatique d’un monde de création en direct pour le dernier ; l’ensemble de ces expériences avec des portes ont un axe commun de réflexion et de sensibilité : le détour par la fiction et le dialogue incessant entre la réalité et l’imaginaire, entre le spectacle de la création et l’archive du quotidien.

L’anecdote mérite d’être relayée : lors d’une exposition, un collectionneur hollandais vient voir NEP et lui demande les raisons qui ont poussé l’artiste à choisir ce nom. NEP en explique alors l’origine. Mais la réaction du collectionneur est immédiate : « savez-vous ce que signifie « nep » en hollandais ? Cela signifie : faux, fictif. »

Entre la réalité du geste de cette peinture et le patronyme que lui confère l’artiste, un écart devient abyssal. L’expressivité la plus immédiate devient fiction. Fiction de quoi ? On est dans la peinture ! On n’est que dans la peinture !

Des lignes qui dessinent des corps et des visages : pleines de couleurs ou bien pleine sur la couleur. Dans les peintures de NEP, le dessin et le fond jouent l’ambiguïté en permanence. Les pleins se délient et les lignes s’effacent. Histoires de retraits, histoires de mise en réserve. Le motif est incertain : est-il une affaire de tons rompus et de couleurs vives, ou est-il plutôt une chorégraphie de signes inachevés, interrompus ?
C’est du « direct »… « on the air » comme une chanson des Rolling Stones, comme une pochette, non pas d’Andy Warhol mais davantage de Karel Appel et de quelques COBRA égarés dans une salle de concerts. Une peinture de portes et de seuils, une peinture de formes qui apparaissent et s’évanouissent… toujours vive et aiguisée dans la direction d’une liberté spontanée, parfois animale, où la danse côtoie la transe, où la musique est une affaire de riffs et de percussions.
Jérôme Diacre

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