Zohastre "Danser à l'envers comme dans le délire des bals musette"
Comment est né le groupe Zohastre ?
Ce groupe est la fusion de deux entités, "H" (le solo d'Héloïse Thibault) et "Uiutna" (le solo de Olmo Guadagnoli). Zohastre est né au moment où Olmo et moi avons quitté Bristol, en Angleterre, en 2016 et nous sommes installés à Saint-Aignan dans le Loir-et-Cher. Zohastre est une combinaison instrumentale, avec Olmo à la batterie et moi aux "machines". Nous jouons face à face.
Entre noise rock, musique expérimentale électronique, ce projet pourrait être décrit comme de la trad/core : un set de musiques traditionnelles version hard core. Nous apprécions définir ce projet comme une "revisitation futuriste" de thèmes et d'instruments liés à la musette et au bal populaire. Olmo est d'origine italienne. Nous avons cherché des sonorités qui viennent de Sicile, avec par exemple des samples de zampogna, cornemuse du sud de l'Italie. Ce projet s'inscrit dans l'univers de la "nuit". À la fin d'un concert, quelqu'un nous a raconté qu'il s'était imaginé un soir de pleine lune, dans une vallée perdue, entouré de personnages fantastiques qui dansaient autour d'un grand feu.
Comment créez-vous votre musique ?
Nous partons généralement de jam, nous jouons puis nous composons ensemble. Notre musique naît de l'improvisation. Le fait que nous nous connaissions aussi bien simplifie l'écriture. Il y a une forme de télépathie dans ces moments de composition. Les éléments se disposent.
Avez-vous d'autres projets que celui de Zohastre ?
Nous travaillons actuellement sur deux autres projets. Le premier "Dieu Lune", projet jeune public, plus onirique. Conte musical abstrait centré sur le rêve, le vivant, le merveilleux. Une immersion dans l'univers de Pan. Le second projet sur lequel nous travaillons s'intitule "Le Soleil se reflète sur les mers d'hydrocarbures de Titans". Nous mettons en musique un poème Sci-Fi écrit par Aurélien Lemant. Nous avons créé une dramaturgie où nous performons live tous les trois.
Parle-nous du label ZamZam Rec ?
Je mets une autre casquette ! Nous opérons là en tant qu'éditeur et éditrice phonographiques. Le label a vu le jour en 2011 à Bristol et c'est en 2016 que nous avons créé une structure associative ici en France.
Label européen, sur lequel nous publions de la musique étrange et magique. Nous avons longtemps produit des cassettes, puis des vinyles, aujourd'hui nous redécouvrons curieusement le CD.
On a plein de belles choses qui mijotent...
Vous connaissez bien le festival Super Flux ?
Oui ! Quand nous sommes arrivés dans la région, nous l'avons très vite repéré. Notre première expérience de ce festival a été le concert de Nibul en 2018 au Canadian Café. D'ailleurs, peu de temps après nous sommes partis en tournée ensemble. C'est un grand bonheur et un honneur d'être programmés pour cette dixième édition.