Nadia Beugré

"Quartiers libres"
Tarif plein: 12€
R1: 8€
Centre Chorégraphique National de Tours

Nadia Beugré "Quartiers libres"


Chorégraphie, interprétation, création plastique : Nadia Beugré
Dramaturgie, création et régie son : Boris Hennion
Lumière et régie générale : Anthony Merlaud
Création lumière : Laurent Bourgeois & Eric Houllier
Composition du paysage sonore : Mathieu Grenier

Co-accueil avec le Centre Chorégraphique National de Tours
Durée : 50 minutes

Y a-t-il des espaces où nous ne pouvons pas aller ? Des lieux que nous n'avons pas le droit d'explorer ? Et si nous y allions ? Qu'en ferions-nous ? Que deviendrions-nous ? Quartiers libres explore et révèle ces espaces tabous où l'on nous impose de nous reclure, ces lieux interdits dans lesquels on choisit d'errer : espaces d'expression, de soumission, de révélation. Une vaine et violente quête de liberté s'engage, où l'abandon n'est pas une option.

« Le titre ouvre un espace immense. Avec Quartiers libres, solo créé en 2012, la chorégraphe ivoirienne Nadia Beugré, physique de lutteuse, tempérament fonceur, se dresse en robe lamée à laquelle sont attachées des dizaines de bouteilles d'eau en plastique. Des clichés de la féminité et des limites que la société impose aux femmes, Nadia Beugré veut exploser tous les cadres et avoir l'audace de s'imaginer libre et libérée, tout simplement, et c'est énorme. «  Rosita Boisseau

Production déléguée : Studios Kabako
Remerciements : Centre Chorégraphique National Montpellier Languedoc-Roussillon, Agora-Montpellier Danse, Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse.


https://vimeo.com/154837689



NADIA BEUGRÉ est née le 5 mars 1981, dans le quartier populaire d’Abodo, à Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle fait ses premiers pas dans la danse au sein du Dante Théâtre où elle explore les danses traditionnelles de Côte d’Ivoire. En 1997, elle accompagne Béatrice Kombé dans la création de la compagnie Tché-Tché proposant une danse féministe à partir du répertoire traditionnel. Récompensée de plusieurs prix internationaux, la compagnie se produit et donne des ateliers dans de nombreux pays. En 2008, elle crée le solo Un espace vide : Moi puis suit la formation Outillages Chorégraphiques à l’École des Sables de Germaine Acogny au Sénégal. En 2009, elle intègre la formation artistique exerce au Centre chorégraphique national de Montpellier sous la direction de Mathilde Monnier. C’est à ce moment qu’elle commence à travailler sur son solo Quartiers Libres où elle évoque en filigrane la guerre civile dans son pays. Nadia Beugré crée en 2015 sa première pièce de groupe Legacy au Festival La Bâtie de Genève. Sa création 2017, Tapis Rouge, inspirée de la forme courte présentée en 2014 aux Sujets à vif du festival d’Avignon, est présentée au Festival Montpellier Danse et tend à évoquer tout ce qui se cache dans de nombreux pays d’Afrique. Elle crée Roukasskass Club en 2018. En parallèle, Nadia Beugré collabore avec différents créateurs comme Seydou Boro, Alain Buffard, Dorothée Munyaneza, Boris Charmatz, Bernardo Montet et Faustin Linyekula. Elle est artiste associée au Vooruit de Gand – Belgique jusqu’en 2021


Lutte, femmes, liberté : trois mots insuffisants sans doute mais trois mots qui disent quand même quelque chose du sillon que creuse inlassablement la chorégraphe ivoirienne Nadia Beugré. Dans Quartiers Libres, solo endiablé, Nadia Beugré s’empare de la scène, en robe sexy et lamée, avec l’énergie brute qui la caractérise. S’emparer est bien le mot puisque le spectacle tourne autour d’une question cruciale pour les femmes africaines et pas seulement : de quel espace public sommes-nous chassés ? Quelles rues n’osons-nous pas traverser ? Quel tabou faut-il briser pour exister pleinement dans le monde et dans son corps ? Se dépouillant de sa robe brillante, et du micro qui l’étranglait comme un serpent, la danseuse s’invente des costumes qui lui vont tellement mieux, des gestes tellement moins contraints, pour finir, ruisselante et heureuse, dans une sorte de chrysalide de plastique qui est peut-être la promesse d’une renaissance.